L'agriculture industrielle a conduit à une homogénéisation mondiale des cultures et des modes de culture, mais aussi des paysages et des rapports à la terre, menaçant à la fois la biodiversité et la diversité culturelle. Développer des alternatives au système agro-industriel hérité du XXe siècle est donc l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui. Cet article plaide pour la promotion du concept français de « terroir » en tant que cadre fondamental pour la préservation de la diversité bioculturelle, illustrant un mode éthique de relation à la terre. Déjà inscrit dans le droit européen depuis trois décennies et à l'étude à l'UNESCO et à la FAO, il encourage les agriculteurs à adopter des pratiques écologiquement vertueuses, tout en leur assurant des revenus économiques plus importants. De plus, elle valorise à long terme leur travail et leur relation spécifique avec leur environnement. Elle s'inscrit également dans des initiatives mondiales plus larges, qui proposent de fonder l'agriculture non pas contre l'environnement (humain et naturel), mais en symbiose avec lui.