Aridité et sociétés au Proche-Orient, une problématique géo-archéologique - HDR LYON 2
Hdr Année : 2000

Aridité et sociétés au Proche-Orient, une problématique géo-archéologique

Résumé

L’intérêt porté à l’étude de l’occupation du sol, du peuplement, de la formation des paysages agraires, est ancien puisqu’il remonte à la fin du XIXe siècle avec l’apparition, en Allemagne, d’une nouvelle science : la Siedlungsforschung (Toubert, 1999). Rapidement va se développer une approche novatrice qui met l’accent sur l’indispensable interdisciplinarité, associant, dès l’entre-deux-guerres, des historiens et des géographes dans l’étude des rapports entre l’homme et le milieu naturel. Le travail présenté ci-dessous est dans la droite ligne de cette tendance. S’il est présenté par un géographe, il n’en est pas moins le résultat d’une collaboration étroite entre des spécialistes de différentes disciplines, parmi lesquelles l’archéologie, l’histoire et la géographie tiennent une place prépondérante. Mon domaine d’intérêt concerne la symbiose homme - milieu en domaines semi-aride et aride, les interactions entre le développement des sociétés et l’évolution du milieu naturel, l’aptitude de l’Homme à s’adapter ou à tempérer les effets de nouvelles contraintes environnementales, à coloniser l’espace et à s’y intégrer. Mes recherches ont pour objet de mieux comprendre quel a pu être l'impact de l'environnement et de ses changements sur le développement des sociétés humaines, d’apprécier jusqu'à quel point l'homme a été capable de modifier (parfois involontairement) le milieu dans lequel il vivait ou d’en atténuer les contraintes, de saisir quand et comment il a su ou dû acquérir des techniques lui permettant peu à peu de mieux profiter des potentialités de ce milieu tout en cherchant, éventuellement, à le préserver. Elles se fondent sur une étude conjointe des différentes composantes du milieu naturel (état actuel, héritages, évolution), des vestiges archéologiques et des connaissances historiques, et tentent de retracer la complexité des liens d'interdépendance entre homme et milieu naturel au cours de l'Holocène. Ce faisant, mes recherches me conduisent également à évaluer la rapidité et l’ampleur des transformations qui ont affecté les milieux naturels d’une part, les sociétés humaines d’autre part. Certes, les liens d’interdépendance existent et sont d’autant plus étroits que l’on pénètre plus avant dans le domaine aride. On s’aperçoit que les stratégies d’adaptation, qui se révèlent de nos jours encore d’une grande flexibilité, s’affinent parallèlement. Il s’avère par ailleurs que la réponse de ces milieux fragiles aux modifications, qu’elles soient d’origine naturelle ou liées aux effets des activités humaines, n’a pas forcément la gravité qu’on veut trop systématiquement lui attribuer. Et l’on peut se demander si les explications de type “catastrophiste” souvent invoquées pour expliquer certaines césures historiques ne découlent pas plus d’un effet de “mode” ou de “surmédiatisation” de la recherche que d’une réalité bien peu perceptible dans les faits. C’est pour essayer de répondre à ces questions qu’il m’a semblé nécessaire d’initier une recherche couvrant à la fois un espace assez vaste pour être représentatif de la réalité – la diversité géographique – et un laps de temps long, correspondant à la durée totale de l’Holocène, afin d’intégrer le moteur essentiel de l’évolution : la dynamique.

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  • HAL Id : tel-01567406 , version 1

Citer

Bernard Geyer. Aridité et sociétés au Proche-Orient, une problématique géo-archéologique. Géographie. Université Lumière Lyon 2, 2000. ⟨tel-01567406⟩
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