Nous exposons, à partir des rares textes publiés sur la question par Antoine Culioli et des notes prises lors de son séminaire oral, l’hypothèse du geste mental sous-jacent à l’activité de langage. Selon cette hypothèse, qui repose sur les observations et analyses du linguiste, l’activité signifiante de langage est basée sur une transmutation de l’activité sensori-motrice, dans un espace abstrait, dont les formes et les opérations sur ces formes sont la trace. Ce qui nous rapproche des modèles théoriques de la connaissance et du langage fondés sur la corporéalisation de l’activité symbolique de représentation, notamment dans les sciences de la cognition incarnée, ancrée et énactée (embodied, embedded, enacted).