« ¿Quién ha de responder a hombres que no se mueven sino al son de los consonantes ? » : l’adoption de la métrique italienne dans l’Espagne de la Renaissance
Abstract
During the first half of the XVIth century, numerous poems were composed in Castilian according to metric forms that were until then exclusive to Italian poetry such as sonnets. It is striking to observe that the reception of such an innovation was based on sound: what was at stake wasn’t so much how many syllables there were in a line, as how they were sung. In other words, rather than a metric form what was being imported was a musical form. Hence the strong differences in rhythm and treatment of the end of lines between vernacular and Italianate forms.
Le premier XVIe s voit la multiplication des poèmes composés en castillan selon des formes jusqu’alors propres à la poésie italienne comme le sonnet. Il est frappant de constater que la réception de cette innovation s’est faite selon des critères sonores : l’enjeu n’était pas tant le nombre de syllabes des vers, que la façon de les chanter, autrement dit, il s’agissait d’importer une forme musicale autant sinon plus qu’une forme métrique. De fait, on peut repérer des différences fortes dans le rythme et le traitement de la cadence versale entre les formes vernaculaires et italianisantes.