À travers les regards croisés de trois auteurs, César Aira, Marcelo Cohen et Sergio Chejfec, cet article propose de parcourir, dans leur entremêlement, les cartographies réelles et fictives de Buenos Aires dans la fiction argentine. Il étudie la manière dont les textes construisent, par l’imagination, les espaces absents des cartes de la ville actuelle et les nouvelles réalités qu’ils supposent, mais également les rapports étroits entre structure de l’espace et organisation du récit. Il semblerait, chez ces écrivains, que l’écriture épouse la forme des espaces réels et à l’inverse, que ces derniers dictent les tours pris par le récit. Cette réflexion sur la cartographie aspire à explorer les métamorphoses réelles de la ville de Buenos Aires dans les dernières décennies et les bouleversements de l’imaginaire urbain qu’elles entraînent.