Consentement et autonomie : la démocratie sexuelle dans le champ de la santé
Résumé
A partir de la fin du XXe siècle dans les démocraties, le consentement est devenu un critère fondamental des relations sexuelles avec autrui, dans le cadre du développement d’une forme de “démocratie sexuelle”. Celle-ci se traduit jusque dans le champ de la santé, par la formulation de droits sexuels par les mouvements de planification familiale et les sexologues notamment, et par l’intégration de ces droits à la dernière définition de la santé sexuelle par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les classifications internationales des troubles mentaux, celle de l’OMS (la CIM) ainsi que celle de l’Association américaine de psychiatrie (le DSM), ont de plus intégré comme critère diagnostic des troubles paraphiliques, à savoir les anciennes perversions sexuelles, l’absence de consentement d’autrui.
Cependant, son absence requise comme critère de diagnostic psychopathologique soulève la question de la superposition entre le domaine de la psychiatrie et celui de la criminologie, et celle de la porosité entre des critères épistémologiques et des critères normatifs d’ordre éthique et social.
Dans tous les cas, la place occupée par le consentement sur les plans juridique, socio-politique, psychiatrique, sexologique et de santé sexuelle, traduit les valeurs portées par les démocraties libérales : l’accomplissement individuel du sujet autonome, et un type d’égalité et d’accord des partenaires reposant sur des gratifications équivalentes et réciproques.