Nous proposons une analyse critique de la notion de « consentement éclairé », telle que définie dans le monde de la santé, en procédant à un parcours interprétatif de textes – documents institutionnels ou travaux académiques – relatifs à divers domaines de connaissance (médical, éthique, juridique, social). D’un point de vue sémiolinguistique nous plaçons l’échange énonciatif et les modalités de l’acte de consentir au cœur de la problématique que nous cherchons ainsi à délimiter. Nous commençons par une glose sur le sémantisme du terme consentement pour ensuite, en nous appuyant sur une réflexion de Paul Ricœur, interroger le type de rapport établi entre les participants de la relation de soin, le cadre juridique et les principes éthiques auxquels le consentement répond. Ce qui nous conduit à mettre en avant la relation de confiance-défiance, dans son lien à la véracité et à la parole, dans une situation marquée par un état d’incertitude. Pour finir nous identifions le contrat entériné par le « consentement éclairé » à une figure du mésaccord, pseudo-néologisme adopté pour indexer ce qui ressort de notre parcours.