Les « mères nouvelles » du dispensaire de Meudon (1917-1922)
Résumé
This article examines the role of mothers in disseminating new ideas in education. Family networks are at the margin of those of pedagogues, teachers and gardeners ; they are part of the « silences of history » mentioned by Michelle Perrot but are nevertheless important for understanding how these ideas have been disseminated and democratized. This article proposes to sketch out these questions based on the two persons of Dorothy Canfield Fisher (1879-1958) and Marguerite Fischbacher (1883-1953). These two women, spread through the ideas of Montessori, created during the First World War a dispensary and a « locker contents» for children in need : an action based on political mutual aid between Americans and French, in the name of family ties of « adoption».
Cet article se propose d’examiner comment certaines femmes, de leur posture familiale, ont participé à la diffusion des idées de l’éducation nouvelle en France dans la première moitié du XXe siècle. À la marge des réseaux des pédagogues, des institutrices ou encore des jardinières, les réseaux familiaux et amicaux relèvent de ces « silences de l’histoire » dont parle Michelle Perrot, existants et pourtant encore largement méconnus. Ils sont néanmoins importants pour saisir une autre diffusion et démocratisation de ces idées pédagogiques. Cet article aborde cette question à partir du rôle joué par Dorothy Canfield Fisher (1879-1958) et Marguerite Fischbacher (1883-1953). Ces deux femmes, imprégnées des idées montessoriennes, créèrent pendant la Première Guerre mondiale un dispensaire et un «vestiaire» à destination d’enfants dans le besoin : une action fondée sur une entraide d’ordre politique entre Américaines et Françaises, au nom de liens familiaux d’«adoption».