L’action féministe et les institutrices : un « évènement de parole » au début des années 1910
Abstract
Ce texte revient sur les premiers numéros de la revue L'Action féministe et étudie la manière qu'ont choisie ces institutrices de faire corps politique et de dire "nous". Elles choisissent en effet de se constituer en corps politique restreint (institutrices et féministes) dans l'objectif de pouvoir parler à toutes les femmes et ainsi lutter pour le droit de toutes. Il s'agit ainsi d'une sororité professionnelle, articulée aux luttes syndicales, singulière, qui doit ouvrir à une lutte plus large visant à faire entendre les voix des femmes. Ces institutrices se pensent ainsi, au début du siècle, comme un fer de lance singulier, celle du "féminisme raisonnable et sérieux", comme l'écrit Madeleine Pelletier.