Le cuyder dans l’œuvre de Marguerite de Navarre
Abstract
Le mot « cuyder », substantif et verbe aujourd’hui disparu, se présente comme un fil directeur dans l’œuvre polymorphe de Marguerite de Navarre, au carrefour de sa poétique et de sa spiritualité. Par dérivation métonymique, deux syllabes suffisent pour mettre devant les yeux du lecteur la figure inquiétante et souvent personnifiée d’une croyance intime, aveugle, servile et transgressive, appelée à être anéantie pour préparer la fusion de la créature avec le Tout divin. Toutefois, dans L’Heptaméron, le cuyder fait l’objet d’un usage tout à fait inédit : il n’apparaît que sous une forme verbale, dans tout l’éventail de ses acceptions et surtout dans un contexte plus mondain et plus réaliste, appliqué à des « cas » concrets.