Saillie et assaut - Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne
Article Dans Une Revue Les cahiers de praxématique Année : 2012

Saillie et assaut

Résumé

The starting point for this study is a reference to eristic dialectics according to Schopenhauer and the role attributed by him to ’insult’ as the ultimate stratagem in the discussion of ideas ; a stratagem which subsequently degenerates into verbal violence. Etymology is then invoked in order to restore to the insult its value of verbal sparring and attack against another. In A. Culioli’s enunciative theory, the insult is seen, along with other forms of exclamation, as a departure from the domain of validation and the intersubjective field of forces. This point of view is reprised in a theoretical development which, by means of topological schematisation, shows the place of the direct or interpellative insult, in its relationship to notions of subjective investment and intensity linked to affect. In the first section, three examples of discussions are brought to bear, in order to illustrate the way in which opposing opinions and antagonistic positions shift to become face-to-face confrontations, accompanied by an onslaught of insulting names which place the locutors-enunciators outside the discursive space of the discussion. To demonstrate the enunciative pragmatics of such a shift, a parliamentary debate is studied. It seeks to show how the insulting heckles which can arise during this kind of institutional debate in fact miscarrywhen they fail to hit their target through lack of a face-to-face encounter. A comparison with other forms of exclamation which are transgressive in nature, like swearing and blasphemy, puts the insult, with its specific characteristics, into perspective, beside other acts of malediction, as one of the exit routes from the game of co-enunciation.
Partant d’une référence à la dialectique éristique selon Schopenhauer et du rôle d’ultime stratagème qu’il attribue à l’insulte dans le débat d’idées, qui succombe alors à la violence verbale, nous nous tournons vers l’étymologie pour restituer à celle-ci sa valeur de saillie verbale et d’assaut contre un autre. Selon la théorie énonciative d’A. Culioli l’insulte est vue comme une sortie du domaine de validation et du champ de forces intersubjectif, comme d’autres formes d’exclamation. Ce point de vue est repris dans un développement théorique qui montre, par une schématisation de nature topologique, la place de l’insulte directe ou interpellative, dans son rapport aux notions d’investissement subjectif et d’intensité liée à l’affect. Trois exemples de débats sont évoqués, dans un premier temps, pour illustrer le passage de la confrontation d’opinions et de positions antagonistes à l’affrontement en face-à-face, avec la survenue des noms d’insulte qui placent les locuteurs-énonciateurs hors de l’espace discursif de la discussion. Afin de mettre en évidence la pragmatique énonciative d’un tel déplacement, l’étude d’un débat parlementaire cherche à montrer en quoi les interpellations insultantes qui peuvent surgir au cours d’un tel débat institutionnel constituent un ratage quand elles échouent à atteindre leur cible, par défaut du face-à-face. Un rapprochement avec le juron et le blasphème, autres formes d’exclamation à caractère transgressif, met en perspective l’insulte, dans sa spécificité, à côté d’autres actes de malédiction, comme l’une des voies de sortie du jeu de la co-énonciation.
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Dates et versions

hal-04220257 , version 1 (27-09-2023)

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Citer

Dominique Ducard. Saillie et assaut. Les cahiers de praxématique, 2012, 58, pp.27-48. ⟨10.4000/praxematique.3271⟩. ⟨hal-04220257⟩

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