Éditorial. Écologie populaire dans les périphéries urbaines
Abstract
Un certain nombre de politiques environnementales se sont développées ces dernières années à l’échelle urbaine : énergie, logement, transports, nature en ville, etc. Les habitants sont directement interpellés à travers leurs gestes courants, leurs modes de vie et d’habiter. Diverses initiatives dites éco-citoyennes ont émergé autour du bâti, de l’aménagement d’espaces collectifs, des modes de mobilité (covoiturage…), ainsi que de pratiques qualifiées d’« éco-gestes » (ressource en eau, jardins potagers, etc.).
Les sciences sociales font néanmoins état d’une capacité de mobilisation inégale entre les groupes sociaux. Là où une « écologie de l’abondance » ou « de standing » se manifeste dans des écoconstructions « performantes » mais réservées à des catégories aisées, des pratiques moins ostentatoires mais bien réelles peuvent se concrétiser dans une « écologie populaire ».
Ce dossier d’Espaces et sociétés renouvelle les débats en pensant la « durabilité » dans la fabrique des territoires, à partir des couronnes urbaines périphériques qui se caractérisent par une forte hétérogénéité des classes moyennes et populaires, qu’il s’agisse d’espaces périurbains non-agglomérés, de grands ensembles de banlieue et même d’espaces périphériques de villes-centres. Ces espaces révèlent un dynamisme sans cesse renouvelé d’engagements écologiques au quotidien, fruits d’initiatives citoyennes, en marge du discours dominant des politiques publiques, et de réappropriations de politiques impulsées « par le haut ».