"L'événement discursif fondateur de la Troisième République"
Abstract
S’inscrivant en Analyse du discours, nos recherches sur le moment fondateur de la Troisième République - relisant Michel de Certeau et l’historien allemand Koselleck -, interrogent le concept d’événement discursif proposé par Jacques Guilhaumou. L’administration de la preuve se déplace. Au sein de notre vaste corpus ouvert et hétérogène (1868-1882), la diversité des actes langagiers s’inscrit dans un horizon d’attente, celui d’une République sociale Une et Indivise. L’analyse remet en cause les notions de condition de production, de situation de communication et réinterroge celle de contexte. Dans une démarche résolument interdisciplinaire, l’historien dialogue alors avec les sciences du langage, (recherches sur l’argumentation en discours de Ruth Amossy, sur le discours en interaction de Christiane Kerbrat-Orecchioni, sur la mise en scène langagière de la dramaturgie politique par Patrick Charaudeau, la notion de « formule » développée par Alice Krieg-Planque). Comment qualifier les publics qui viennent écouter les grands orateurs ? Comment évaluer la réception des discours par ces publics ? Les travaux des historiens (Roger Chartier, Gilles Feyel, Dominique Kalifa) sont évidemment essentiels à notre réflexion. Pour autant, il nous faut également dialoguer avec ceux des politistes (Yves Déloye, Paula Cossart), ceux du sociologue Jean-Pierre Esquenazi sur la réception, les recherches du CREM en Info-Com, sur les publics populaires.