Bifurquer : politiser le travail, le temps libre et la consommation
Abstract
Entre l’affirmation d’un droit à la paresse et celle du droit à un travail épanouissant, l’opposition formelle récemment resurgie dans le débat public entre deux formes d’émancipation, par le travail ou par le temps libre, questionne la place du travail – et de son corollaire, le temps libre – comme sa représentation. Comment penser en effet l’articulation entre le désir légitime de temps perdu, de flânerie, de temps pour soi et l’importance du travail comme moyen nécessaire pour gagner sa vie mais aussi comme activité qui rend tangible l’utilité sociale des individus et procure une satisfaction ? Cette interrogation traverse le phénomène des bifurcations professionnelles, notamment celles des cadres qui désertent la grande entreprise privée pour des professions moins rémunérées de l’écologie, du care ou de l’artisanat et du commerce. Cet article propose une analyse de ces trajectoires professionnelles qui questionnent tant le travail que le temps libre.