Arborescences, pousses et bourgeons humains dans les zoogonies et l'embryologie présocratiques
Abstract
How to conceive of the principles of the appearance and evolution of
living organisms although they elude observation, whether it be the origin of animal
species or intrauterine foetal development? From germination to budding, from
branching to flowering, the metamorphoses of plants offer a visible model of the
continuous transformation of functional structures into others, that seems to apply
to the generation of animals. The same zoo-vegetal homology thus appears to be at
work in archaic Greek embryology, zoogonies and physiology, suggesting that the
thrust of the vital impulse is always and everywhere manifested in a similar way. The
human embryo is like a seed, its growth like a sprout, its limbs and internal ramifications like branches, its umbilical cord implants it in its nutritive environment;
but since birth is going to uproot it, just as our distant ancestors were torned from
the earth from which they were born, are we uprooted plants? Here we explore the
hypothesis that the human root system links us not to the earth or to our mother’s
womb, but to the air we breathe.
: Comment concevoir les principes d’apparition et d’évolution des vivants,
alors qu’ils se dérobent à toute observation, qu’il s’agisse de l’origine des espèces
animales ou du développement fœtal intra-utérin ? De la germination au bourgeonnement, de la ramification à la floraison, les métamorphoses des plantes offrent
un modèle visible de la transformation continue de structures fonctionnelles en
d’autres, applicable à la génération des animaux. Une même homologie zoo-végétale
apparaît ainsi à l’œuvre dans l’embryologie, les zoogonies et la physiologie grecques
archaïques, suggérant que la poussée de l’élan vital se manifeste toujours et partout
de manière analogue. L’embryon humain s’apparente à une graine, sa croissance à
une germination, ses membres et ramifications internes à des branches, son cordon
ombilical l’implante dans son milieu nutritif ; mais puisque la naissance va l’en arracher, tout comme le furent nos lointains ancêtres de la terre d’où ils naquirent,
sommes-nous des plantes déracinées ? Nous explorons ici l’hypothèse que le système
racinaire propre à l’humain le relie, non plus à la terre ou à la matrice maternelle,
mais à l’air qu’il respire.