(1446) et celle des Antiquitates d'Andrea Fulvio (1527), intervient celle de la Roma triumphans (1459), second volet de sa grande encyclopédie de l'Antiquité et complément indispensable de l'ouvrage de topographie, dans laquelle Flavio Biondo a réuni un matériau textuel directement exploitable sur les institutions romaines de l'Antiquité. Si l'effort de reconstruction de la Rome antique fournissait la matière de la Roma instaurata, c'est dans ce cadre désormais cohérent et ordonné selon un parcours concerté que prennent place les activités publiques et privées, religieuses et civiques, militaires et civiles, sportives et culturelles de la vie antique. Nous nous concentrons ici plus spécifiquement sur les informations livrées par la Roma triumphans sur les divinités, les rites, et les lieux de cultes qui leur sont consacrés, puisque Flavio Biondo a largement contribué à établir une connaissance de la religion antique fondée sur toutes les sources disponibles : livresques, archéologiques, épigraphiques 1. Dans ce premier livre de l'oeuvre, c'est un vaste tableau des croyances religieuses depuis l'Egypte antique qui est proposé au lecteur : les animaux sacrés, la théologie phénicienne, le panthéon grec, la religion des Phrygiens d'Asie Mineure. Frances Muecke a montré dans quelle mesure Biondo était redevable à Eusèbe de Césarée de cette présentation des différentes formes de croyances 2. On peut aussi 1 Roma triumphans, I, p. 19. Nous nous référons pour toutes les citations à l'édition de Bâle 1559. Pour Fulvio nous nous référons à l'édition des Antiquitates urbis (Roma, 1527). 2