Les œuvres de l’artiste Esther Ferrer (Saint Sébastien, 1937), pionnière de la performance en Espagne, sont définies par quatre concepts : l’espace, le temps, la présence (celle de l’artiste, celle du spectateur), la répétition. Elle utilise des objets ordinaires, simples, quotidiens, et son corps, qu’elle expose, par pragmatisme, par économie (« je suis mon modèle, toujours disponible, et bon marché »), dans ses autoportraits photographiques et ses performances. Le corps de l’artiste (nu ou habillé, parfois fractionné : tête, visage, sexe) est instrument de travail et protagoniste, support visuel des idées, concepts et réflexions sur le passage du temps, le regard, l’art, les stéréotypes féminins … La nudité de l’artiste dans ses œuvres, souvent perçue comme une revendication féministe, est d’ailleurs contestée par Esther Ferrer : « je ne suis pas une artiste féministe, je suis féministe ». Dans cette communication nous présentons quelques exemples de ces travaux (Autoportrait dans le temps, Intime et personnel, Le livre du sexe, Le Livre des têtes…) et les débats qu’ils suscitent .